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Eglise Saint-Secondin

Saint-Secondin, une énigme

Une charte de 1080 nous apprend que Gervais, chevalier de Vendôme donne à Marmoutier – gros monastère près de Tours, fondé par Saint Martin – “La chapelle et les terres de Bury” et par une seconde charte de 1090, ‘L’église Saint Secondin et ses biens meubles et immeubles” sans autres précision…les possessions de Marmoutier s’étendent jusqu’à la rive droite de la Cisse.

Plus tard, Geoffrey Bourreau, seigneur de Bury, fera don d’une bande de terre entre la Cisse et la forêt de Blois. Cette donation mentionne un “Moulin neuf” qui deviendra Molineuf. Un prieuré s’y crée avec une chapelle.

Isolée sur le chemin qui mène de Molineuf à Bury, à mi-coteau, l’origine première de l’église de Saint Secondin n’aurait-elle pas été la christianisation d’un lieu de culte païen, druidique peut-être? vers le VIe siècle? Au début de son édification Molineuf n’existait pratiquement pas. Peut-être quelques habitations troglodytiques ? Quant au village de Bury, il est probablement plus ancien, petit bourg vite fortifié au pied du château fort.

Saint Secondin des Vignes est la paroisse des deux hameaux : Bury et Molineuf. La culture de la vigne était devenue culture essentielle dans la vallée de la Cisse.

Avant le XVIè siècle le bâtiment était simplement rectangulaire, église orientée à chevet plat, mais haute pour une construction de style roman. Une tour carrée y fut accolée, côté sud et transformée en clocher. Peut-être une partie de l’église date-t-elle du XIème siècle, mais l’essentielle est du XIIè. La voûte en arc de cercle est couverte de lames de parquet. Le mur nord est garni de haut lambris depuis la fin du XVIIè. Cette voûte et ces lambris permettent une acoustique qui plaît beaucoup aux musiciens. Au XVIè siècle, Florimond Robertet que construisait le premier château renaissance de la Vallée de la Loire, sur les ruines de la forteresse de Bury, ajouta au sud, de la part et d’autre de la tour du clocher une petite nef. De grandes fenêtres ont été ouvertes dans la partie XIIè. Le vitrail nord a été restauré dans sa partie basse fin XIXè, celui du chevet, à l’est est d’origine. Le retable, de style classique, avait été commandé par les religieuses de la Visitation de Blois. Pendant la Révolution, il fut sorti de leur église et apporté à Saint Secondin au lieu d’être détruit, à la demande du maire et du curé, l’abbé Pollier, par ailleurs médecin de grand renom. Plusieurs reliquaires viennent de la chapelle du prieuré.

Reste une énigme : le nom du Patron de l’église : Secondin. Récemment des recherches ont amené à Troia en Italie où se trouve le sarcophage d’un Saint Secondin, originaire d’Afrique. Evêque Berbère de l’époque de la Maurétanie romaine chrétienne; il subit des tourments provoquées par les envahisseurs, les Vandales (VIè). Ceux-ci devenus ariens, ne supportaient pas les vrais chrétiens. Envoyé sur un radeau en Méditerranée avec d’autres prêtres, en vue d’un mort certaine, ils abordèrent pourtant la côte italienne.